Arthroscopie du genou
Page revue le 9 octobre 2024
Utilisée pour
- Lésion méniscale
- Suture méniscale
- Plastie ligamentaire
- Corps étranger
- Arthroscopie diagnostique
- Lavage du genou ?
- Biopsie synoviale
- Préparer son intervention
- Arthroscopie en "ambulatoire" : votre journée
- Suites post-opératoires
- Rééducation post-opératoire
- Peu de complications
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Qu'est-ce qu'une arthroscopie ?
L'arthroscopie est une intervention chirurgicale qui permet de voir dans le genou, et de réaliser des gestes opératoires. Elle se pratique dans un bloc opératoire, sous anesthésie loco-régionale.
L'arthroscope (photo) est un tube de quelques mm de diamètre, couplé à une caméra vidéo miniaturisée, elle-même reliée par un cable optique à un écran de télévision couleur. L'image est très agrandie : le crochet que vous pouvez voir sur la photo mesure 3 mm dans sa partie verticale...
L'arthroscope est introduit à l'intérieur du genou par un orifice minime ; un ou parfois plusieurs autres petits orifices cutanés sont nécessaires pour l'introduction d'instruments fins dans l'articulation. Pendant tout l'examen, le genou est gonflé avec du sérum physiologique.
Avantages de l'arthroscopie
Petites cicatrices
Le premier avantage de l'arthroscopie est la réalisation de gestes intra-articulaires avec de petites cicatrices : deux en général et de 1 cm.
Des suites plus simples !
L'absence de grandes cicatrices permet une rééducation immédiate et beaucoup simple car moins douloureuse.
L'arthroscopie permet de voir dans l'articulation et de faire des gestes chirurgicaux tels qu'une ablation partielle du ménisque (Méniscectomie partielle). Avant l'arthroscopie, pour enlever un ménisque il fallait faire une cicatrice de 6-8 cm pour ouvrir l'articulation, puis attraper un bout du ménisque et le découper tout en tirant dessus. La méniscectomie était alors souvent complète avec un risque marqué d'arthrose à moyen terme.
Actuellement, grâce à l'arthroscope, l'ablation est limitée à la partie mobile lésée du ménisque, une languette par exemple.
L'arthroscopie permet de réaliser plusieurs gestes opératoires, qui nécessiteraient sinon une grande cicatrice pour aborder le genou.
Les suites sont ainsi plus simples, avec moins de risque de douleurs et de raideur post-opératoires.
Que peut-on faire avec un arthroscope ?
L'arthroscopie est un outil qui permet d'explorer le genou "de l'intérieur" et de voir les ménisques, les ligaments croisés, le cartilage du fémur, du tibia et de la rotule, la membrane synoviale (tissu qui revêt la poche articulaire et qui secrète la synovie).
Arthroscopie diagnostique ?
Une arthroscopie commence d'abord par confirmer le diagnostic et vérifier le reste du genou.
L'arthroscopie "juste pour voir" reste maintenant exceptionnelle.
Il est actuellement assez rare d'avoir besoin de faire une arthroscopie pour faire un diagnostic : l'IRM est très précise et il est rare de trouver sous arthroscopie une lésion que l'on ne voit pas sur l'IRM.
Mais...
Parfois, cependant, il peut arriver qu'un doute persiste sur l'IRM : si le patient présente des signes cliniques très évocateurs d'une languette méniscale, mais cette lésion mobile n'est pas retrouvée sur l'IRM. Un arthroscanner est la première chose à faire. Mais s'il persiste un doute suffisant, il peut se discuter de faire une arthroscopie pour voir s'il existe une languette et l'enlever si on la trouve. Ceci reste une exception.
Si l'opération est décidée, il faut que le patient(e) soit informé et prévenu(e) de la probabilité de ne pas trouver la lésion recherchée. Il est très intéressant dans ce cas de faire cette arthroscopie sous anesthésie régionale pour que le patient(e), éveillé, puisse regarder l'écran avec le chirurgien pour visualiser la lésion ou son absence éventuelle. C'est plus clair ensuite pour les suites.
Utile pour faire une biopsie
Elle peut être utile pour prélever des fragments de tissus (biopsie) pour aider au diagnostic d'une maladie rhumatismale par exemple ou rechercher les traces d'une infection. Le prélèvement est envoyé dans un service d'anatomo-pathologie spécilaisé dans l'examen microscopique des tissus. Le résultat est connu quelques semaines après.
Arthroscopie pour laver le genou ?
Le genou est toujours "lavé" lors d'une arthroscopie, puisque l'articulation est gonflée avec du sérum physiologique; ce sérum ressort du genou et on peut donc parler de "lavage".
Hémarthrose du genou
L'intérêt est évident si le genou est gonflé après un traumatisme : il s'agit souvent de sang (hémarthrose) et le lavage permettra de dégonfler le genou, de diminuer les douleurs et de récupérer plus rapidement sa mobilité.
Lavage d'un genou gonflé chronique
Si le genou ne dégonfle pas dans une arthrose, malgré des infiltrations de corticoides, il peut être intéressant de laver le genou, à la demande du rhumatologue, pour permettre un traitement par viscosupplementation par la suite.
Des prélèvements du liquide sont aussi réalisés, lorsqu'une infection est suspectée.
Enlever une lésion méniscale mobile
L'indication la plus fréquente est la lésion méniscale : ablation (méniscectomie) partielle, se limitant à la zone génante du ménisque (la languette ou l'anse de seau) et conservant toute sa portion saine.
Anse de seau bloquant l'extension du genou
Le ménisque peut se fissurer en anse de seau, en particulier lors d'une rupture du ligament croisé antérieur. Cette anse de seau est mobile, et peut empêcher l'extension du genou. L'arthroscopie permet de la reposer à sa place, et de la fixer par une suture.
Suture méniscale
Très fréquemment discutée chez le sujet jeune, la suture méniscale sous arthroscopie, a fait de réels progrès; malheureusement, la suture n'est que le premier temps permettant de fixer l'un sur l'autre les deux fragments.
Il faut ensuite que les lésions cicatrisent naturellement pour un résultat solide; c'est une des raisons qui poussent à la réserver à des sujets jeunes (meilleure capacité de cicatrisation).
Plastie du ligament croisé antérieur
L'arthroscopie est devenue indispensable pour reconstruire les ligaments croisés, antérieur et postérieur du genou. Elle permet de repérer les zones d'insertion du ligament rompu, de permettre la création de tunnels tibial et fémoral (dans lesquels passeront la greffe) grâce à des viseurs appropriés et ce avec de petites cicatrices.
Corps étranger
La présence d'un corps étranger libre dans l'articulation peut entrainer des épisodes de blocage du genou, avec le plus souvent, l'impossibilité de tendre complètement la jambe.
En ambulatoire
L'hospitalisation, pour une opération faite sous arthroscopie, est généralement faite en ambulatoire, dans la journée (que ce soit une méniscectomie simple ou une ligamentoplastieTout sur l'ambulatoire
La décision de la sortie le soir est confirmée ou non par l'équipe médicale. Le patient peut de lui-même préférer rester au lieu de sortir; cela reste très rare en pratique.
Votre auto-rééducation après une arthroscopie
Elle commence dès votre réveil et consiste à faire les exercices expliqués et décrits sur le protocole qui vous a été remis.
Au début, ce sont les mêmes exercices que ce soit après une simple ablation du ménisque ou après une ligamentoplastie.
Il est très important de vous engager dans les exercices simples expliqués et montrés. Ces exercices sont essentiels pour des suites simples.
Le risque de complications est faible
Le chirurgien vous informe par écrit des risques liés à l’anesthésie et à l’acte lui–même, et les complications possibles, mais rares : infection articulaire, phlébite, embolie pulmonaire, algodystrophie, hémarthrose (présence de sang dans l’articulation).
Plus fréquente mais sans gravité : la lésion de filets nerveux sous cutanés lors des incisions (responsable d’une perte de sensation (ou picotements) sur la peau entourant l’articulation).
Vous pouvez vous informer plus en détails sur le risque de complications en consultant les pages sur chaque intervention.
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