Une fracture est une cassure d'un os, en deux ou plusieurs fragments; elle peut être évidente à cause de la déformation qu'elle entraîne, ou simplement suspectée sur un cliché radiologique...
Une fracture peut être :
Diagnostic d'une fracture
Le diagnostic est bien sûr évoqué si le membre est déformé, la douleur localisée sur un os, ou si l'appui est impossible ou très douloureux, après un traumatisme.
Le diagnostic d'une fracture repose sur les radiographies, même si ce diagnostic peut être suspecté cliniquement. Un bilan radio précis, avec plusieurs incidences est indispensable.
Dans ce cas, il faut garder l'attelle posée en urgence et éliminer ou confirmer une fracture par une radio. Si la fracture est confirmée, il faut garder l'attelle et éviter l'appui tant que le chirurgien ne vous propose pas de l'enlever. Un traitement anti-coagulant doit logiquement vous être prescrit.
Les différents types de fracture
Fracture articulaire
Le trait de fracture peut séparer un fragment articulaire recouvert de cartilage. La fracture est alors dite articulaire. Le pronostic d'une fracture articulaire est très différent dans la mesure où le risque de raideur, d'arthrose, de cal vicieux, est beaucoup plus important.
Le scanner est ici souvent nécessaire pour rechercher si le fragment osseux supportant le cartilage est déplacé et de combien il est déplacé. Un déplacement même minime peut avoir des conséquences pour la suite. La réduction de ce déplacement peut donc s'avérer nécessaire.
Qu'est-ce que la contusion osseuse tibiale postérieure que l'on voit sur une IRM pratiquée dans les deux mois après une entorse du genou ?
Fracture non déplacée
Une fracture peut ne pas être déplacée : les deux fragments n'ont pas bougés et ils peuvent consolider ainsi par une immobilisation simple par "plâtre" en résine ou une fixation chirurgicale. Il faudra surveiller réguliérement par des radios ou un scanner qu'il n'y a pas de déplacement secondaire des fragments.
La fixation chirurgicale sur une fracture non déplacée ne sera logique que si elle permet un appui plus rapide, ou dans le cas d'une fracture instable.
Fracture stable
Une fracture peut être a priori stable : les fragments sont impactés l'un dans l'autre par exemple et il y a peu de chance pour qu'il y ait un déplacement secondaire des deux fragments l'un par rapport à l'autre.
Fracture instable
Si il existe un risque de déplacement secondaire des fragments, la fracture est dite instable et nécessite sa fixation.
Fracture déplacée
les fragments ne sont pas restés à leur place les uns par rapport aux autres lors de la fracture.
Est-ce que le déplacement est acceptable ou non ?
Le risque de cal vicieux
La consolidation risque de se faire avec un décalage, une rotation, un raccourcissement, des déformations : il s'agit d'un cal vicieux. Ce cal vicieux peut être gènant esthètiquement et/ou fonctionnellement et avoir des effets par lui-même à long terme s'il modifie la répartition des charges sur les articulations sus et sous jacente avec un risque d'arthrose prématurée. Si la fracture est articulaire, le déplacement est toxique pour le cartilage et le risque d'arthrose est rééel à plus ou moins long terme.
Le traitement d'une fracture déplacée : réduction et fixation
Réduction d'une fracture déplacée
Ces fractures déplacées doivent donc être réduites, réaxées. Si un fragment est articulaire, il est important de le reposer le plus soigneusement possible.
Si le déplacement est tolérable, il doit être surveillé par des radiographies régulières les trois premières semaines pour vérifier qu'il ne s'aggrave pas.
La réduction d'une fracture déplacée se fait sous anesthésie, soit par manoeuvre externe (manipulation par le chirurgien), soit en ouvrant le foyer de fracture, ce qui permet de manipuler directement les extrémités osseuses.
Fixation de la fracture
En général, une fracture réduite chirurgicalement avec abord du foyer est ensuite fixée par une plaque, des vis . L'intérêt de la fixation, de l'ostéosynthèse, est la possibilité d'une mobilisation plus rapide si le montage est solide et la reprise de l'appui est plus rapide.
Fractures révélatrices d'une lésion ligamentaire.
La contusion tibiale
Certaines fractures témoignent de la violence du choc ou de la torsion, mais ne font que refléter un autre problème.
La contusion osseuse dans la rupture du ligament croisé antérieur s'explique par le choc du fémur sur la face arrière du tibia quand celui-ci part vers l'avant à cause de la rupture du ligament. Elle est donc synonyme de rupture du ligament croisé antérieur. Cette contusion peut être plus ou moins nette et même s'accompagner d'une impaction de l'os.
Cette contusion tibiale n'apporte aucun risque supplémentaire, ne nécessite aucun traitement particulier, et ne doit pas vous empêcher de reprendre appui sur votre jambe comme expliqué dans l'autorééducation. Cette image de contusion n'a pas de conséquence et disparait sur l'IRM dans les deux mois.
Fracture de Segond
C'est un petit arrachement osseux (flèche) au bord externe du plateau tibial externe. Cette fracture correspond à un arrachement des structures fibreuses (le ligament antéro-latéral) lors d'une entorse avec rupture du croisé antérieur.
C'est un petit arrachement osseux (flèche) au bord externe du plateau tibial externe. Cette fracture correspond à un arrachement des structures fibreuses (= ligament antéro-latéral) lors d'une entorse avec rupture du croisé antérieur. La présence de la fracture de Segond est synonyme de rupture du ligament croisé antérieur. Cette fracture consolidera par elle-même. Par contre, il est indispensable de faire une IRM à la recherche d'une rupture du ligament croisé antérieur.
Fracture d'une épine tibiale
La fracture d'une épine tibiale antérieure ou postérieure est du même type.
Le ligament croisé antérieur s'attache au niveau du tibia sur son épine tibiale antérieure. Le ligament croisé postérieur s'attache au niveau sur l'épine tibiale postérieure.
La fracture du plateau tibial externe
Les fractures du plateau tibial peuvent nécessitent le plus souvent une intervention chirurgicale pour réduire et stabiliser la fracture articulaire, favorisant ainsi une rééducation rapide, pour diminuer les risques de complication ultérieure.
La plus fréquente est celle du plateau tibial externe, en particulier lors des accidents de ski.
Il s'agit en général d'un enfoncement d'un des côtés du plateau tibial, externe le plus souvent, lors d'un appui brusque, d'une réception de saut. La partie correspondante de l'os fémoral (le condyle externe ou interne) s'est enfoncée dans le plateau tibial (externe ou interne). C'est un type III dans la classification (voir dessin).Vous pouvez voir sur l'image que c'est loin d'être la plus compliquée des fractures du plateau tibial.
Cet enfoncement peut nécessiter une réduction et une fixation chirurgicale et ceci d'autant plus qu'elle est articulaire, en zone portante avec un risque de déformation de la jambe et de développement d'une arthrose secondaire.
La décision de réduction chirurgicale se fait en fonction du déplacement des fragments osseux en particulier articulaires. Le scanner est ici très utile pour préciser les déplacements.
La réduction d'une fracture du plateau tibial se fait en général sous contrôle arthroscopique, avec fixation par deux vis ou une plaque vissée. Dans certains cas, elles peuvent nécessiter un apport osseux pour soutenir le relèvement du fragment articulaire enfoncé, et une fixation par une plaque vissée.
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