L'ostéochondrite est une maladie de l'os, qui entraine son affaiblissement localisé. Il en résulte un séquestre, petit fragment d'os, qui se "rétracte" et se détache du reste de l'os. Le cartilage en regard est malmené et peut se fissurer. Le séquestre risque alors de sortir dans l'articulation, source de douleurs et/ou de blocage.
Noter que souvent le séquestre est tout petit. Il est en général recouvert d'une fine couche de cartilage.
Qu'est-ce que c'est ?
L'ostéochondrite est une maladie de l'os, qui entraine son affaiblissement localisé. Il en résulte un séquestre, petit fragment d'os, qui se "rétracte" et se détache du reste de l'os. Le cartilage en regard est malmené et peut se fissurer. Le séquestre risque alors de sortir dans l'articulation, source de douleurs et ou de blocage.
Noter que souvent le séquestre est tout petit. Il est en général recouvert d'une fine couche de cartilage.
Localisation
Au niveau du condyle
Le plus souvent, sur le condyle interne. Elle n'est pas en zone d'appui; elle se trouve vers le centre du genou et ne se trouve pas sollicitée directement lors de la marche. C'est pourquoi elle n'est que rarement douloureuse.
Plus rarement au niveau du compartiment rotulien
Elle peut toucher la rotule ou la trochlée fémorale (c'est la zone du fémur sur laquelle glisse la rotule).
Comment se manifeste-t'elle ?
Par un épisode de blocage le plus souvent
Très évocateur d'une ostéochondrite chez l'enfant et l'adolescent.
Souvent découverte sur une IRM
Une radio ou une IRM réalisée devant des douleurs de genou, fera la découverte de l'ostéochondrite. Il n'est pas toujours facile de certifier que les douleurs ressenties sont liées à l'ostéochondrite. Elles peuvent être des douleurs rotuliennes banales.
Le diagnostic : Radio et IRM
Sa responsabilité dans le blocage est certaine, si l'on retrouve le corps étranger, le séquestre, libre dans l'articulation.
Sa responsabilité devant des douleurs du genou est plus difficile à affirmer mais elle reste possible.
Évolution
En dehors du risque de blocage, l'ostéochondrite reste très bien tolérée sans entrainer de séquelles la plupart du temps car elle n'est pas en zone portante. Beaucoup de gens ont eu dans l'enfance une ostéochondrite.
Le traitement du blocage et des douleurs
Du blocage
Il est simple et consiste à l'ablation du séquestre sous arthroscopie.
Des douleurs
Le traitement doit rester médical à moins d'être certain que l'ostéochondrite en est responsable.
Les cas limites
En cas de douleurs persistantes, de doute sur la responsabilité du séquestre dans les douleurs, il est logique de rechercher sur l'IRM ou sur un Arthroscanner (scanner avec injection d'un produit de contraste), des signes évoquant une fissure du cartilage recouvrant le séquestre : le liquide articulaire pénètre alors dans la niche osseuse, entourant plus ou moins le séquestre.
Le traitement de l'ostéochondrite elle-même
Faut-il la traiter ?
C'est une bonne question, car très souvent elle est asymptomatique et découverte par hasard.
Si elle est mise en cause dans des douleurs, on peut discuter plusieurs gestes.
Les gestes possibles
Fixation d'un séquestre
Si le séquestre est de bonne taille et si on suspecte que sa mobilité participe à des douleurs ou de petits accrochages, il peut être intéressant de le fixer, sous arthroscopie, après avivement de la niche.
Avivement de l'os restant
Le dôme osseux formé par l'ostéochondrite peut être laissé tel quel. L'évolution spontanée est en général très simple et sans conséquence sur la suite si le "trou" ne se trouve pas en zone d'appui.
Si une arthroscopie est réalisée sur le genou (pour l'ablation du séquestre par exemple), il est possible et facile de "carotter" le plafond de la niche : un petit pointeau est utilisé pour faire de petits trous pour aérer l'os. Cela peut parfois aider au comblement partiel de la niche.
En résumé
L'ostéochondrite est le plus souvent muette et découverte par hasard : abstention logique.
En cas de blocage mécanique, l'ablation du séquestre est le plus efficace; parfois on peut discuter de le fixer au cas par cas.
En cas de douleurs, le traitement médical, et les autres outils permettent le plus souvent de laisser passer l'orage et de surveiller si besoin.
Docteur Jean Etienne Perraudin
Questions fréquentes
Est-ce que l’ostéochondrite est grave ?
Le plus souvent, elle est bien tolérée, surtout lorsqu’elle n’est pas en zone portante. Le point important est le risque de « corps étranger » (séquestre libre) pouvant provoquer un blocage.
Quand faut-il consulter en urgence ?
En cas de blocage franc (genou coincé), impossibilité d’étendre ou de fléchir normalement, douleur intense inhabituelle, ou gonflement important après un épisode mécanique.
Radio ou IRM : lequel est le plus utile ?
La radio peut montrer la lésion, mais l’IRM aide souvent davantage à analyser la zone osseuse et le cartilage, et à rechercher des signes de fragment instable.
Le traitement est-il toujours chirurgical ?
Non. En dehors du blocage mécanique (où l’ablation du fragment est souvent la solution la plus simple), le traitement des douleurs doit rester médical, sauf situation particulière discutée au cas par cas.
Références scientifiques
- American Academy of Orthopaedic Surgeons (AAOS). The Diagnosis and Treatment of Osteochondritis Dissecans. Clinical Practice Guideline (Rapid Update). 1 Dec 2023. PDF ↩︎ retour au texte
- AAOS OrthoInfo. Osteochondritis Dissecans (OCD). AAOS ↩︎ retour au texte
- Mohr B, Baldea JD. Osteochondritis Dissecans of the Knee. In: StatPearls. Updated 25 Jan 2024. NCBI Bookshelf ↩︎ retour au texte
- Konarski W, et al. Understanding Osteochondritis Dissecans: A Narrative Review. 2024. PMC ↩︎ retour au texte
- JAAOS. Osteochondritis Dissecans Lesions of the Knee: Evidence-Based Treatment. 26 Jun 2024 / 2024. Article ↩︎ retour au texte